La pornographie, cette industrie d’ultra-riches…
Attention. Cet article va parler de sujets adultes et matures. Cela dit, il ne contient pas d’images et il est lisible par tous et toutes. Je vais dès lors commencer par décevoir les deux cancres au fond du radiateur en leur précisant que l’objectif de cet article n’est pas de vous exciter mais au contraire de critiquer l’industrie de la pornographie sur internet, vous pouvez donc remonter votre braguette.
Vous savez, il fut un temps où j’avais une dent contre les gusses qui tenaient des discours haineux envers l’industrie du porno. La raison est qu’il fut un temps où les mecs qui tenaient ce genre de discours étaient tout le temps des religieux intégristes qui cherchaient à vous convertir au christianisme, à l’islamisme ou je ne sais quelle autre religion monothéiste à la con. Vous croyez en ce que vous voulez mais là n’est pas le débat. Là où je veux en venir c’est que fort heureusement, les mœurs humaines ont depuis changé et qu’il s’est avéré que les religions que j’ai critiqué deux phrases plus tôt avaient peut-être raison depuis le départ.
Des études ont été faites et maintenant, ce n’est plus réservé à la religion de pointer les méfaits de la pornographie. Des psychologues ainsi que des féministes ont alors révélé que qu’on le veuille ou non, la consultation de ces images et de ces vidéos peuvent à long terme modifier votre vision du monde et détruire votre façon de penser. Mais en dehors du fait que la pornographie soit une industrie faite par des pervers pour des pervers, il y a une raison qui n’est que très peu mentionnée dans les critiques que j’ai pu lire. Cette raison, elle est très simple. J’ai infiltré le milieu pour avoir des choses à dire dans cet article (ça ne me fait pas peur) et voici le principal reproche que j’ai à faire à ce milieu. La pornographie, c’est un truc de capitaliste. Fait par des riches, pour des riches.
Je vais alors vous placer dans une situation banale d’une journée dans la vie d’un lycéen de sexe masculin pour que vous pussiez comprendre de quoi il en retourne. Le lycéen en question est en manque et a envie de se faire plaisir. Il entend parler de différents sites, tels que Chaturbate ou OnlyFans et décide d’essayer. Pour celles et ceux qui ne savent pas, Chaturbate, c’est une version NSFW de Twitch et OnlyFans c’est une version NSFW de Twitter.
La première chose qu’il faut constater, c’est que lorsqu’on tape « Chaturbate » sur Google, tout est fait pour vous allécher. La description du site sur Google indique que le site est gratuit et qu’il n’est pas nécessaire de s’inscrire pour en profiter. Vous savez ce que ça veut dire ? Les barrières psychologiques de votre cerveau sont apaisées. En d’autres termes, tout est fait pour vous donner envie de cliquer sur le lien. Après tout, il ne faut pas être très intelligent pour deviner que si on tape Chaturbate sur Google, c’est parce que les hormones se sont agitées.
Et vous pensez que ça s’arrête là ? Détrompez-vous, il y a d’autres barrières psychologiques à péter ! Donc, le lycéen banal arrive sur Chaturbate. Le site se présente comme une vitrine de vidéos streamées en live (c’est un peu comme Twitch, mais basé sur le NSFW). Le lycéen fait quelques recherches et lance un live plus ou moins au hasard. Là, il faut signaler que la stratégie est à peu près équivalente à celle du site d’Amazon. Je veux dire par là que l’être humain, aussi misanthrope soit-il, est un animal social. Qui dit « animal social » dit « animal qui a besoin d’interagir ». Et c’est bien là le piège. Alors que le site s’est présenté comme un site « sans besoin d’inscription » (ce qui est vrai), voilà que le site incite notre lycéen à s’y inscrire, mais sans l’y obliger !
Attendez, le plus drôle est encore à venir. Le lycéen s’inscrit sur ce site avec un pseudo bidon pour ne pas se faire gauler par ses parents ou que sais-je encore. Cela lui permet d’utiliser les tchats dans les vidéos en live, tout comme Twitch, CQFD. Et tout comme Twitch, nous pouvons like, follow, subscribe. Et c’est là que la variable « argent » rentre en jeu. Et tout comme Twitch avec son système de « bits », sur Chaturbate, il y a un système de « tokens » mais celui-ci se retrouve bien plus vicieux que celui du site d’Amazon.
En fait, les streameuses – ce sont souvent des streameuses, mais les streameurs ne sont pas en reste – récompensent leur public lorsqu’elles atteignent des paliers de « tokens ». Comment elles les récompense, je ne vais pas vous faire un dessin. Plus les paliers sont élevés, plus les récompenses sont… Vous voyez ce que je veux dire. Alors jusque-là rien d’anormal, la prostitution ça marche comme ça, mais pour avoir été dans ce milieu, laissez-moi vous affirmer que les mecs qui fréquentent ce site sont riches. Vraiment riches. Sinon, je n’aurai pas appelé cet article comme ça. Ce n’est pas rare de claquer soixante-dix euros minimum. Et pas en un mois hein ! Non non, en une soirée !
Vous êtes seuls. Seuls face à des sites qui ont été pensés aussi minutieusement que psychologiquement.
Voilà comment on se débrouille pour jeter de l’argent par les fenêtres. Heureusement, j’ai pu flairer le piège avant d’en claquer la porte. Ce qui est vicieux, c’est que le site se veut gratuit et sans obligation d’inscription. En réalité, tout est fait et travaillé pour que vous prenez vous-même la décision d’y claquer votre thune sans que personne ne vous y oblige.
Cet article ne se limite pas à la consommation de contenu pornographique. La preuve, c’est qu’aujourd’hui, nous utilisons les mots « consommation de contenu » alors qu’il fut un temps où on parlait de « consultation d’images ». Même pour des sites plus mainstream et grands public tels que Instagram ou TikTok. Respectez-vous les uns les autres mais faites quand même attention, prenez garde à celles et ceux qui ont des talents de manipulation…
Hefka le NekoPunk
Hefka le NekoPunk
Laisser un commentaire